Japon, en visite à l’aquarium géant d’Osaka. Dans l’espace pédagogique, une classe s'arrête, captivée, devant un bassin. La réaction soudaine d’un animal provoque une vague dont les remous se répercutent sur les corps des adolescents. La dynamique de cet événement me laisse une impression de déjà vu méritant une mise en « cène » picturale.
Devenue une des préoccupations majeures de notre temps, la nature est disséquée, analysée, répertoriée par de nombreux scientifiques. Ces derniers recherchent dans quelle mesure l’activité humaine est responsable du changement climatique. Le constat est sans appel, l’Homme élevé au rang de « force géologique » influence significativement, par son activité intense, l’écosystème de la planète. Ainsi, il est devenu nécessaire pour de nombreux spécialistes d’indiquer ce changement de paradigme par une nouvelle appellation de période géologique : L’anthropocène (terme non officiel, cependant introduit dans le Larousse en 2016).
Le titre fait référence à cette « étrangeté » que d’aller voir de la nature dans des espaces construits par et pour l’homme. Une nature déterritorialisée qui paradoxalement est devenue le meilleur refuge pour certains animaux en voie de disparition. Ces cathédrales du vivant exercent une telle fascination sur les visiteurs qu’il est difficile de ne pas y voir une certaine forme de dévotion.