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Paysage bipolaire (2023)

Ce projet est constitué de 2 peintures de paysage d’après une estampe de l’artiste japonais Hiroshige, Le Lac d’Hakone (1833). Cette gravure constitue la 10ème étape d’un itinéraire entre Kyoto et Tokyo. Captivé par ce paysage structuré de couleurs vives, Olivier Robert se questionne sur la manière dont il peut s’approprier ce lieu fascinant sans s’y rendre. Pour y parvenir il décide de remplacer chaque surface de couleur par une partie d’une photographie d’un album de ses propres vacances. Les images sont sélectionnées en fonction de la forme, de la couleur ou les deux. Au final, si les contours et les couleurs du paysage sont plutôt respectées, en revanche, le contenu est désordonné: premier plan et arrière plan se mélangent, des textures se répètent, …
Dans ce monde du jetable en transition vers du recyclable, Olivier Robert essaye sans cesse de réinvestir d’anciennes photographies afin d’y puiser de nouvelles informations et ainsi faire évoluer son expérience. Constatant que ses propres souvenirs de vacances ont été refaçonnés, mélangés et parfois même pratiquement inventés, O.Robert s’amuse en représentant sur une même toile de l’ici et de l’ailleurs, à l’instar du cerveau humain générant sans cesse du vraisemblable pour combler les lacunes de la mémoire.
En entrelaçant différents niveaux de représentation, Olivier aboutit à un paysage « bipolaire ». Selon le même modus operandi, il en expérimente deux versions : l’une inspirée de photographies de Portmeirion, village d’inspiration italienne au Pays de Galles, et l’autre issue de clichés d’Oeschinensee en Suisse. Ces deux lieux contrastent fortement : construction urbaine contre paysage naturel. À Portmeirion, un architecte s’est voulu créateur d’un village tout entier, il le bâti selon ses principes d'un idéal architectural. À Oeschinensee, ce sont les promoteurs touristiques qui façonnent la montagne pour la rendre accessible aux foules. L’humain dénature, détourne et refaçonne sans cesse.

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