Dans ce monde du jetable en transition vers du recyclable, Olivier Robert essaye sans cesse de réinvestir d’anciennes photographies afin d’y puiser de nouvelles informations et ainsi faire évoluer son expérience. Constatant que ses propres souvenirs de vacances ont été refaçonnés, mélangés et parfois même pratiquement inventés, O.Robert s’amuse en représentant sur une même toile de l’ici et de l’ailleurs, à l’instar du cerveau humain générant sans cesse du vraisemblable pour combler les lacunes de la mémoire.
En entrelaçant différents niveaux de représentation, j'aboutis à un paysage « bipolaire ». D’après le même motus operandi, j'en expérimente deux versions ; l’une à partir de photographies de Portmeirion, village d'inspiration italienne au Pays de Galles et la seconde issue de photographies d'Oeschinensee en Suisse. Ces deux lieux contrastent en tant que construction urbaine vs lieu naturel. A Portmeirion, un architecte se veut créateur d'un village idéal. Il refaçonne à son idée, selon un style bien choisi un lieu de son choix. A Oeshinensee, les promoteurs tourstiques façonnent la montagne pour la rendre accessible aux hordes de touristes. L'humain dénature, détourne, refaçonne sans cesse, comme le peintre que je suis. Les deux tableaux sont deux versions d'une même idée, quand nature et implémentation humaine s'entremèlent avec plus ou moins de violence et de fantaisie.
